jeudi, juillet 06, 2006

Interview sur News-FM (8h20)

par Nicolas Deschamps

Nicolas Deschamps (News-FM)
Bonjour Marin Bernadotte, vous êtes donc le candidat déclaré du petit parti Démocratie Libérale Révolutionnaire. On ne peut pas dire qu'on en entende beaucoup parler...

Nicolas Deschamps (DLR)
Comme le nom de notre parti l'indique nous voulons recentrer la politique sur les valeurs communes de la nation: la démocratie, le libéralisme et finalement toute la modernité que représente encore la révolution française.

ND
Vous pensez que la révolution est encore d'actualité ?

MB
Nous pensons que les réflexions, les raisonnements de l'époque représentent même le futur. Pour paraphraser Nietzsche nous n'avons pas encore briser les tables des valeurs.

ND
Vous citez Nietzsche, vous faites référence à la révolution française... ne pensez-vous pas que votre discours est difficilement accessible ? Sans compter que la politique c'est avant tout la gestion de la réalité et du présent. D'autres candidats comme Alexandre Obrodje ont l'expérience du pouvoir et proposent des programmes plus pragmatiques.

MB
Ce n'est pas parce que personne aujourd'hui n'a d'idée, d'ambition que nous ne pouvons pas représenter un espoir. Finalement si nous les politiques sommes si peu considérés c'est que nous ne représentons pas un intérêt formidable. On nous parle de réformettes de pourcentages alors qu'il y aurait des révolutions fondamentales à penser.

ND
Par exemple ?

MB
Alexandre Obrodje, vous le disiez très bien, est un gestionnaire. Un gestionnaire brillant même. Et pourtant, alors qu'il ne cherche même pas à illuminer le peuple, il possède entre ces mains de grands pouvoirs sans beaucoup de partage. Nous sommes donc dans une situation de médiocrité quasi féodale, voire d'adminstration pyramidale et médiatique.

ND
Vous pensez que l'urgence est à la transformation des institutions... n'est-ce pas justement la marque des petits partis qui n'ont pas l'habitude du pouvoir ?

MB
Peut-être... Finalement c'est ce que reprochait Louis XVI aux révolutionnaires. Je pense que c'est une vision tout à fait juste mais je ne vois pas en quoi cela mettrait en évidence un défaut dans notre démarche.

ND
Passons à un autre sujet. Nous avons entendu des propos très violents lors de votre dernier meeting la semaine dernière. Des propos qui remettaient en cause la liberté d'expression et l'indépendance du journalisme.

MB
J'ai condamné ces propos, plus fascistes que violents. La violence verbale venait d'une minorité de personnes du publique.

ND
Oui mais enfin on ne peut pas accepter de tels discours... Quelles ont été les mesures que vous avez prises ?

MB
Notre fonctionnement essaye de tendre vers la démocratie comme je vous l'ai dit. Aussi nous allons essayé d'analyser ce qui a été dit ainsi que les réactions de nos militants.

ND
C'est peu. Vous pouvez comprendre que les journalistes ne peuvent pas vous faire confiance en attendant.

MB
Vous parliez de liberté d'expression... vous ne pensez pas qu'en interdisant simplement l'expression de certaines idées cela ne combat pas les idées elles-mêmes. Il va bien falloir que nous expliquions ce qui s'est dit, les conséquences et rappeler nos objectifs. En attendant je pense que le monde du journalisme doit entendre le message qui les concerne.

ND
Comment ça ? Vous disiez combattre de telles idées.

MB
Oui. Et j'ai proposé à plusieurs directeurs de rédaction, plusieurs propriétaires de grands medias, de nous retrouver pour essayer ensemble de trouver une solution à ce problème. Je n'ai toujours pas reçu de réponse.

ND
Mais les journalistes doivent rester indépendants. Nous ne pouvons pas accepter ces pressions.

MB
Vous savez je ne sais effectivement pas si je suis le bon interlocuteur mais aujourd'hui personne ne s'intéresse à la réforme médiatique. Vous réagissez comme si vous étiez une élite intouchable en dehors de la société. Si nous ne trouvons pas de solution la société elle-même va remettre le journalisme à sa place, la qualité sera-t-elle au rendez-vous ?

ND
Vous remettez donc vous aussi l'indépendance des médias ?

MB
Mais l'indépendance par rapport à quoi, à qui ? Je ne trouve pas les médias particulièrement indépendants justement. Et puis on ne définit l'indépendance qu'au regard d'une mission, encore faut-il qu'il y ait une mission.

ND
Je dois vous dire que personne ne comprend où vous voulez en venir. Notre mission c'est d'informer. Notre éthique nous permet d'éviter toute dérive par rapport à des objectifs extérieurs.

MB
Je vous dis que je suis prêt à discuter, si vous voulez représenter les journalistes je veux bien. Nous constituerons un dossier complet vous voyez bien que le format actuel où nous ne pouvons aborder des problèmes qu'en 5 minutes est un frein à l'information.

ND
A votre information peut-être mais ne vous en déplaise il y a beaucoup de choses qui se passent dans le monde.

MB
Je vous écoute depuis maintenant 30 minutes, je suis toujours le même, je n'ai pas changé je n'ai rien appris et je ne crois pas que les gens qui vous écoutent aient changé eux non plus.

ND
C'est sur ce constat de désaccord que nous devons nous séparer. Notre objectif n'est pas de changer les gens mais de les informer sur leur monde, c'est très simple. Et nous sommes tristes de voir que certains essayent de remettre en cause notre mission.

MB
Le monde change vous savez, ce n'est pas moi qui remet quoique ce soit en cause.

ND
Monsieur Bernadotte cette rubrique est terminée veuillez au moins respecter la règle du jeu... D'autres informations suivent. Tout de suite: la revue de presse.

2 commentaires:

Ropib a dit…

Un article intéressant qui pose la question, je crois et autrement, de la place du journalisme dans la société face à l'arrivée de la nouvelle technologie.

Ropib a dit…

Et maintenant la réalité