mercredi, juin 07, 2006

Extrait de l'interview de Marin Bernadotte sur N4-Savoie

Patrice Fullin:
Monsieur Bernadotte ne croyez-vous pas que la multiplication des candidatures à gauche puisse nuir à la cause démocrate que vous défendez ?
Marin Bernadotte:
Tout d'abord je pense qu'il est intéressant de voir qu'il y a bien une crise des institutions dans ce pays si le fait de se présenter à une élection peut nuire à la démocratie. Par ailleurs vous semblez insinuer que je représenterais un parti de gauche. Il n'en est rien, nous sommes un parti du haut.
PF:
Justement cette notion est assez fumeuse, certains pensent qu'il ne s'agit que d'une posture mais que vous ne proposez pas une réelle alternative.
MB:
Inutiles lorsque nous présentons des idées que l'on essaye de nous copier ( comme Amandine de Sienne et son "encadrement militaire" ), irréalistes quand la nouveauté de nos idées étonnent... nous ne demandons qu'à ne pas représenter une alternative. Mais force est de constater que personne ne veut parler de politique en ce moment par peur de s'essoufler pour la campagne électorale. Il faut occuper la scène politique, le peuple en a besoin. Je me retirerai dès que je verrai que ma présence fait doublon.
PF:
Vous ne pensez donc pas que partir trop tôt pourrait être une erreur ?
MB:
Trop tôt par rapport à quoi ? Une erreur pour qui ?
[...]
PF:
Dans votre journal interne vous avez été très dur avec les médias.
MB:
Etre très dur avec les médias c'est se poser des questions, alors oui la DLR est très dure avec les médias. Mais
PF:
Attendez... nous vous avons invité.
MB:
D'une part vous me coupez la parole et d'autre part je sais quelle est ma place : je ne suis pas l'unique vecteur de pensée ici-bas. Je voulais dire
PF:
Mais enfin vous n'avez pas peur de vous mettre les médias à dos ?
MB:
J'ai peur que les choses deviennent incontrôlables. Et qu'à cause de notre laxisme à tous nous puissions être anihilés : moi en tant que simple citoyen, vous en tant que journaliste. Nous vivons dans une période qui peut devenir le socle d'une remise en question de beaucoup de nos façons de vivre.
[...]
PF:
La situation est si désespérée ? Cette position est souvent utilisée pour faire peur aux gens en espérant récupérer des voix... souvent elles partent vers les extrèmes.
MB:
Nous proposons l'idée nouvelle et ancienne à la fois qui est que le progrès est possible. Personne n'est intéressée par cette notion. Il faut essayer de la repenser car nous ne sommes pas de simples gestionnaires, ce serait trop facile. Et puis nous ne nous cachons pas d'être un parti d'extrème centre.
PF:
C'est démagogique.
MB:
La démagogie c'est le centre qui tire vers le bas : les apôtres subits du quinquennat, les pro-européens des jours pairs, les va-t-en-guerre à reculons et autres... Le haut ne peut se permettre d'être démagogue puisque la représentativité est fonctionnelle et non séquentielle.
PF:
Heu... vous n'avez pas peur que votre discours ne passe pas. C'est un peu complexe tout ça.
MB:
C'est par l'exercice de la démocratie qu'on apprend à appréhender la complexité. Il ne faut pas croire les gens qui vous disent "C'est simple, c'est le bon sens, et d'ailleurs laissez-moi faire". Notre démarche est pédagogique et non démagogique.

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