vendredi, janvier 26, 2007

Constitution Européenne

Mécénat international
(22/01)

Ghislaine Reynolds n'a pas mâché ses mots jeudi dernier au sujet du retour possible de la Constitution Européenne devant les français. Les pays l'ayant ratifié ne souhaitant pas revenir dessus elle à remis en cause la légitimité même des procédures de ratifications tout en rappelant que sans réelle représentativité, avec une abstention grandissante lors des élections, l'Europe avait des soucis bien plus importants au final.
"Quand bien même des pays ont utilisé le suffrage universel direct il n'y a eu aucun débat à l'échelle de l'Union. Comment est-il possible qu'un pays puisse ratifier une Constitution au sujet de laquelle il n'est pas compétent". Pour imager son discours, et remettre en cause des ratifications qu'elle juge "automatique" par les parlementaires nationaux, la coprésidente de la DLR n'a pas hésité à prendre un exemple extrême: "Si cette Constitution européenne décidait qu'une assemblée locale était illégale, comment cette même assemblée pourrait n'avoir ne serait-ce que le droit de se prononcer sur le texte ?". Elle rappelait ainsi Henry de Ville-Taneuse, à la tête en son temps de la convention européenne à l'origine du texte, qui souhaitait au préalable une déclaration d'indépendance de l'Europe: "on voit bien qu'on en est très loin et que les divers gouvernements nationaux n'ont rien voulu lâcher".
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En rappelant Marin Bernadotte qui parlait en juin d'une constitution vide de tout, Ghislaine Reynolds a ajouter: "zéro nation, zéro peuple, zéro indépendance, zéro pays, zéro armée, zéro fiscalité vous voulez qu'on constitue quoi à la fin ?"
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"Je m'inquiète bien sûr, en tant que démocrate, d'une campagne de propagande sur la durée qui viserait à donner mauvaise conscience à un peuple plus européen que les gouvernement nationaux." Si Amandine de Sienne en son temps avait rappelé, inspirée, au sujet de la Nation française: "Car nous sommes de ce pays, la France, où l’on « vota la liberté du monde », où l’on fit une Constitution en pensant à l’univers entier", Ghislaine Reynolds lui a proposé de tenter de proposer au niveau européen ce type d'internationalisme théorique réussi. Gageons que la tâche ne sera pas aisée, car lorsqu'on se souvient du débat sur la chrétienté de l'Europe on peut se dire que l'orientation politique de la construction collective se fait plus à vue qu'avec la prise de distance voulue.

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