jeudi, décembre 11, 2008

Prime au consommateur

Comme chacun le sait la crise financière, économique et qui commence à être industrielle, pose quelques problèmes aux gouvernements, ce qui est bien naturel. Après avoir renfloué quelques banques ici et là, ce qui ne suffira sans doute pas, les patrons de grandes entreprises industrielles adressent eux-aussi un message d'alerte aux états. Les différentes solutions actuelles continuent de concerner le marché des entreprises et restent des montages financiers. Hélas on imagine que la situation, même si ces solutions sont trouvées pour stabiliser la situation financière des entreprises, aboutira à un gel de la consommation courante s'il n'y a pas d'action concernant la consommation dont le phénomène est tordu dans les déclarations diverse en « pouvoir d'achat » comme s'il ne s'agissait que d'une métrique de performance.
Pourtant, comme aucune action indirecte sur l'économie n'aura de réelle conséquence sur la continuité du flux de consommation et attendu qu'un vrai plan social pour relancer le travail (appelé « économie réelle ») ne pourra pas en avoir avant un ou deux ans, il commence à être question de faire baisser les taxes sur la consommation. La Taxe sur la Valeur Ajoutée, c'est à dire la taxe sur ce qui fait d'un objet un produit, concerne surtout les particuliers en raison de la transformation que l'industrie applique aux produits qu'elle achète, comme s'il s'agissait d'une chose en vue de devenir à nouveau un produit, qui permet un remboursement de la TVA. S'il s'agit à nouveau d'une action indirecte elle semble pouvoir être efficace à condition de ne pas être dérisoire et continue de considérer le produit comme source de la consommation.
Pourquoi pas un New-Deal écologique qui permettrait de relancer notre industrie à la hauteur des nouveaux usages, suivant une analyse qui commence à intégrer le consommateur en citoyen, mais nous avons vu qu'un tel plan ne peut pas rapporter à court terme et nécessite des investissements (nécessaires puisque la crise actuelle n'est rien au regard de la crise écologique à venir) qui sont justement difficiles à faire. Sachant que l'état français, trop soucieux de sauvegarder les intérêts des industries en place, n'est pas le plus dynamique du monde sur les industries écologiquement alternatives, nous avons en plus pris l'habitude de déléguer ces problématiques au secteur privé. Un changement de politique est possible mais sans doute un peu compliqué avec une administration et des entreprises pas toujours flexibles.
Une autre solution est envisageable: celle d'agir directement auprès du consommateur. Il s'agit d'un pas idéologique particulièrement difficile à faire. Si le versement d'une prime universelle (et non une baisse d'impôt qui favoriserait le réflexe du placement) n'est pas très compliquée à instaurer en terme organisationnel elle remet en cause le mérite du travail et le calcul de l'impôt (une prime proportionnelle aux cotisations n'a aucun sens) en explicitant la remise en cause de l'argent comme métrique objective qui voudrait que celui qui gagne plus ait travaillé plus. Comme de toutes façons le contribuable sera celui qui paiera au final et que le versement d'une seule prime ne suffira pas, cette mesure, si elle est prise, pourrait créer un précédent à une remise en cause majeur du système social actuel jusque dans le processus d'intégration et son vecteur principal: le travail.

0 commentaires: